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ADDICTION

L'expérience de praticienne et de  chercheur sur les addictions m'a conduite à éprouver avec les patients et à affirmer une position claire qui conduit ma clinique.

Le sujet qui vient pour une problématique d'addiction n'est en rien réductible à sa dépendance et à l'objet d'addiction. L'addiction (alcool, jeu, sexe, drogue) ne constitue pas tout l'objet de conflit qui doit être résolu.  Le problème de la dépendance s'inscrit dans une problématique névrotique, ou autre, beaucoup plus complexe et large. Et l'on doit, à cette aune, retrouver les intérêts de l'élection de cet objet de jouissance. Ce point de vue ouvre, pour le patient, la possibilité  de retrouver les ressorts de l'attachement à l'objet mais d'inclure cet objet dans des réseaux de significations plus riches et complexes. Cette vérité singulière, dans laquelle niche l'objet de dépendance, réouvre un espace dynamique de compréhension, de remémoration, d'élaboration de la place de l'objet  dans d'autre relations d'objets (père, mère, événements de vie). L'objet de dépendance est une re-trouvaille avec des objets plus antérieurs, qui certes devient malheureuse, mais qui ne constitue pas une destinée inéluctable à laquelle réduire un sujet. La distance avec l'objet d'addiction, sa re-siginification, est une voie à construire, à choisir, à trouver, entre abstinence (selon le choix du sujet) et la régulation. Quand enfin on comprend et on borde par les dires ce qui a constitué cette voie si douloureuse mais aussi profitable qu'est la jouissance, une autre voie pacifiée, de liberté s'ouvre pour le sujet, celle du désir.

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